Du solstice d'hiver à la Saint-Jean-Baptiste

Du solstice d'hiver à la Saint-Jean-BaptisteDu solstice d'hiver à la Saint-Jean-BaptisteDu solstice d'hiver à la Saint-Jean-Baptiste

Du solstice d'hiver à la Saint-Jean-Baptiste

Du solstice d'hiver à la Saint-Jean-BaptisteDu solstice d'hiver à la Saint-Jean-BaptisteDu solstice d'hiver à la Saint-Jean-Baptiste
Plus

Du solstice d’hiver jusqu'à la Saint-Jean-Baptiste, un texte de chanson, je vous livre un extrait d'une pièce de théâtre, de littérature ou d'un film, tous provenant du grand patrimoine culturel québécois  afin que les paroles de nos artistes voyagent partout dans nos têtes et nos cœurs.  

20 janvier

Les confitures de coings

Cependant la rue Saint-Laurent se pacifie ; elle est même plus calme qu’à l’ordinaire car on a dérouté les automobilistes sur les petites rues parallèles. Les automobilistes pensent à un incendie et font le détour. Un incendie qui brûle à froid ; on y gèle les ennemis du Pacte de l’Atlantique-Nord, une bande d’hurluberlus qui ne savent pas très bien de quoi il s’agit. Ils sont communistes en Russie et ça s’adonne que la rue Saint-Laurent ne passe pas à Moscou. On va leur apprendre la géographie.

Par l’intervalle des pantalons des policiers, sous l’ogive de trois fourches, je vois un Monsieur costumé, celui-là, que j’avais aperçu déjà déambulant et fort affairé, je vois le sergent Melançon revenir, marchant avec ostentation au milieu de la chaussée : il est allé se faire coller un petit pansement sur la joue pour que la police ne reste pas indemne et qu’elle ait, elle aussi, ses blessés, ses martyrs. Et puis, voici : je ne suis plus seul. Il y avait de la place pour deux dans mon fameux sanctuaire.


Extrait du livre : Les confitures de coings
Jacques Ferron

21 janvier

Le drapeau de Carillon

Pensez-vous quelquefois à ces temps glorieux

Où seuls, abandonnés par la France leur mère,

Nos aïeux défendaient son nom victorieux

Et voyaient devant eux fuir l’armée étrangère?

Regrettez-vous encor ces jours de Carillon,

Où, sous le drapeau blanc enchaînant la victoire,

Nos pères se couvraient d’un immortel renom,

Et traçaient de leur glaive une héroïque histoire?

Regrettez-vous ces jours où, lâchement vendus

Par le faible Bourbon qui régnait sur la France,

Les héros canadiens, trahis, mais non vaincus,

Contre un joug ennemi se trouvaient sans défense?

D’une grande épopée ô triste et dernier chant

Où la voix de Lévis retentissait sonore,

Plein de hautes leçons ton souvenir touchant

Dans nos cœurs oublieux sait-il régner encore?

Montcalm était tombé comme tombe un héros,

Enveloppant sa mort dans un rayon de gloire,

Au lieu même où le chef des conquérants nouveaux,

Wolfe, avait rencontré la mort et la victoire.

Dans un effort suprême en vain nos vieux soldats

Cueillaient sous nos remparts des lauriers inutiles;

Car un roi sans honneur avait livré leurs bras,

Sans donner un regret à leurs plaintes stériles.

De nos bords s’élevaient de longs gémissements,

Comme ceux d’un enfant qu’on arrache à sa mère;

Et le peuple attendait plein de frémissements,

En implorant le ciel dans sa douleur amère,

Le jour où pour la France et son nom triomphant

Il donnerait encore et son sang et sa vie;

Car, privé des rayons de ce soleil ardent,

Il était exilé dans sa propre patrie.


Extrait du poème Le drapeau de Carillon

Octave Crémazie, janvier 1858 

22 janvier

La Passion d'Augustine

INT. CLASSE DE SOEUR LISE - JOUR 

Devant une classe d'une vingtaine d'élèves de 15-16 ans, sœur Lise expose ses objectifs en ce début de nouvelle année. 


SOEUR LISE 

1967 sera pour le Québec une grande année. D’ici quelques mois, nous accueillerons à Montréal des millions de visiteurs pour l'Exposition universelle, Terre des Hommes. On doit beaucoup à l'homme qui a écrit ce roman. Quelqu'un peut-t-il me nommer cet écrivain? 

Marie-Louise Thompson lève la main. 


MARIE-LOUISE 

Antoine de Saint-Exupéry.


SOEUR LISE 

Pourquoi Terre des hommes? Saint-Exupéry était un grand visionnaire qui envisageait que tous les peuples de la terre fraternisent un jour. C’était un aviateur extraordinaire qui imaginait un lieu de paix où il n'y aurait ni guerre, ni haine. C’est comme ça, qu’il soit disparu, en plein ciel pour aller rejoindre tout là-haut... 


CAROLE 

(moqueuse) 

Le petit Jésus. 

La classe part à rire.


SOEUR LISE 

Le Petit Prince. 

(Regarde sa classe et brise la poésie du moment.) 

...Et ce grand écrivain était doué d'une parfaite maîtrise de la langue française. 


CAROLE LEPAGE 

Y est arrivé. 

Les filles se lèvent et se précipitent aux fenêtres. 

Rue principale, deux hommes costauds débarquent d'un camion de déménagement un piano à queue noir. En plein centre, mère Augustine dirige les opérations comme un maître de chantier. 

Soeur Lise, frustrée, fixe les pupitres vides. 


SOEUR LISE 

(pour elle-même) 

Il n'y en a que pour la musique dans cette école. 


CAROLE LEPAGE 

(à soeur Lise) 

Vous jouez pas d'instrument vous? 


SOEUR LISE 

L'orgue le plus majestueux qui soit, mademoiselle Lepage… 

Surprises, toutes les filles se retournent. 


SOEUR LISE 

(lumière dans ses yeux) 

...la langue française.


Extrait du film : La Passion d'Augustine
Idée originale, scénario et dialogues Marie Vien
Coscénariste et réalisatrice Léa Pool

23 janvier

Nous aurons

Nous aurons des corbeilles pleines
De roses noires pour tuer la haine
Des territoires coulés dans nos veines
Et des amours qui valent la peine


Nous aurons tout ce qui nous manque
Des feux d'argent aux portes des banques
Des abattoirs de millionnaire
Des réservoirs d'années-lumière


(Nous aurons des corbeilles pleines
De roses noires pour tuer la haine
Des territoires coulés dans nos veines
Et des amours qui valent la peine)


(Nous aurons tout ce qui nous manque
Des feux d'argent aux portes des banques
Des abattoirs de millionaire
Des réservoirs d'années-lumière)


Et s'il n'y a pas de lune
(Nous en ferons une)


Auteurs-compositeurs : Richard Desjardins, Jean Derome

24 janvier

L'escalier

  

Juste avant d’fermer la porte

J’me d’mandais c’que j’oubliais

J’ai touché à toutes mes poches

Pour comprendre que c’qui m’manquait

C’était ni ma guitare

Ni un quelconque médicament

Pour soulager quelques souffrances

Ou pour faire passer le temps


Pis tout au long de l’escalier

Que j’ai descendu lentement

Parce que sans raison j’aurais r’monté

Parce que sans raison j’allais devant

J’étais tout à l’envers

Parce que c’qui m’manquait

C’t’ait par en-dedans

J’me sentais seul comme une rivière

Abandonnée par des enfants


Et pis le temps prenait son temps

Prenait le mien sur son chemin

Sans s’arrêter, sans m’oublier

Sans oublier de m’essouffler

Y a pas longtemps j’étais petit

Me voilà jeune mais plutôt grand

Assez pour voir que l’on vieillit

Même en amour, même au printemps


Alors voilà je me décris

Dans une drôle de position

Les yeux pochés et le bedon

La bière s’ra pas la solution

J’aimerais plutôt que cette chanson

Puisque c’est de ma vie qu’il est question

Finisse un soir dans ma maison

Sur un bel air d’accordéon


Pis les enfants c’est pas vraiment, vraiment méchants

Ça peut mal faire ou faire mal de temps en temps

Ça peut cracher, ça peut mentir, ça peut voler

Au fond, ça peut faire tout c’qu’on leur apprend


Mais une belle fin à cette chanson

M’impose de dire c’que j’aurais dit

Si j’avais pas changé d’avis

Sur le pourquoi de mes ennuis

Ben oui, j’allais pour me sauver

Vous dire comment faut être indépendant

Des sentiments de ceux qu’on aime

Pour sauver l’monde et ses problèmes

Qu’il fallait surtout pas pleurer

Qu’à l’autre chanson j’m’étais trompé

Comme si l’amour pouvait m’empêcher

De donner mon temps aux pauvres gens


Mais les héros c’est pas gratis

Ça s’trompe jamais, c’t’indépendant

La gloire paye pour les sacrifices

Le pouvoir soulage leurs tourments


Mais oui, c’est vous qui auriez pleuré

Avec c’que j’aurais composé

C’est une manière de s’faire aimer

Quand ceux qu’on aime veulent pas marcher


J’les ai boudés, y ont pas mordu

J’les ai quittés, y ont pas bougé

J’me sus fait peur, j’me sus tordu

Quand j’ai compris chu r’venu


J’les ai boudés, y ont pas mordu

J’les ai quittés, y ont pas bougé

J’me sus fait peur, j’me sus tordu

Quand j’ai compris chu r’venu


Quand j’ai compris que j’faisais

Un très très grand détour

Pour aboutir seul dans un escalier

J’vous apprends rien quand j’dis

Qu’on est rien sans amour

Pour aider l’monde faut savoir être aimé


J’vous apprends rien quand j’dis

Qu’on est rien sans amour

Pour aider l’monde faut savoir être aimé.
 

L’escalier

Paul Piché

25 janvier

887

  

La scène est encore au noir, lorsqu’on entend des applaudissements nourris.


Un simple faisceau lumineux apparaît en douche, dessinant un cercle à l’avant-scène, au centre, tout juste derrière la boîte de souffleur. Robert, en complet trois pièces noir, chemise blanche à col ouvert et chaussures de cuir noir, entre de la coulisse à cour et se place au centre du cercle lumineux, la main gauche dans la poche de son pantalon. Les applaudissements cessent. Un faisceau lumineux braqué sur Robert en contre-plongée crée sur la surface verticale derrière lui une ombre plus grande que nature. Il est immobile.


De part et d’autre du mur arrière est projetée la même image : NUIT DE LA POÉSIE 40e ANNIVERSAIRE.


Après un moment, Robert sort du cercle lumineux où il avait pris place et se dirige à l’avant-scène, côté cour. Son ombre, quant à elle, n’a pas bougé. Elle apparaît toujours au même endroit, animée de mouvements à peine perceptibles. Il s’adresse au public, prenant à témoin son ombre comme s’il s’agissait d’un film d’archives.


Environ une minute avant d’entrer en scène, je me suis posé la question que tout le monde se pose en pareilles circonstances. « Mais que diable suis-je venu faire dans cette galère ? Pourquoi ai-je accepté encore une fois de me mettre en danger comme ça ? »

Quand j’ai mis les pieds sur scène, j’ai immédiatement eu ma réponse.

C’était certainement pas pour l’immense privilège et l’honneur d’avoir à réciter ce poème mythique, mais plutôt pour tenter d’épater la galerie qui ce soir-là était composée de gens des milieux politique et culturel et du monde des médias. Y avait des représentants du gouvernement fédéral, des représentants du gouvernement provincial, des gens de l’Hôtel de ville de Montréal, des gens du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec, un ex-membre du FLQ, qui chaque jeudi traverse le pont Pierre-Laporte pour aller donner son cours de science politique à l’Université Laval, un journaliste du journal Le Devoir dont la chronique paraît le mardi matin, quand Le Devoir est composé de quatre pages pliées en deux pour faire semblant qu’il y en a huit et qui est probablement même pas au fait que Henri Bourassa, le fondateur du journal Le Devoir, s’était lui-même fait crier « Speak white ! » quand il avait voulu s’exprimer en français à la Chambre des communes en 1889, et toute une écurie d’anciens baba-cool qui « étaient là, à l’époque » mais qui sont tous arrivés en retard parce qu’ils arrivaient pas à trouver de stationnement sur René-Lévesque pour leur 4x4 de l’année dont la plaque d’immatriculation dit « Québec, je me souviens ».


Je me souviens de quoi au juste ? !


Alors, je me suis dit que j’étais pas digne, moi, de réciter ces mots-là. Pas plus que les gens dans la salle ce soir-là étaient dignes de les entendre. Et je me suis dit que je savais pas de quoi j’avais hérité, au juste, de mon père mais que c’était certainement pas de sa grande humilité. Et que la facture de 465 $, que je sentais dans ma poche gauche, que m’avait coûté mon voyage en taxi de Québec à Montréal pour participer à cet événement-là, que j’ai payée pratiquement sans regarder, aurait représenté pour lui un mois et demi de salaire. Et que dans un contexte comme celui-ci, seulement quelqu’un comme lui aurait eu le droit de dire ces mots-là.

Il regagne sa place dans le cercle lumineux, adoptant la posture exacte qu’il avait avant d’en sortir.

Speak white…


Extrait de : 887
THÉÂTRE
Robert Lepage

26 janvier

Les ailes d’un ange

  

Si j'avais les ailes d'un ange

Je partirais pour Québec

Si j'avais des lumières sur mon bike

Je partirais pour Québec

Si j'avais plus de gazoline

Je monterais toutes les belles collines

Quand la noirceur sera venue

J'allumerais des lumières pour ma vue

Et je roule, roulerais dans la nuit

En chantant ces jolies mélodies

J'ai passé d'belles nuits à Québec

En te caressant avec des beaux becs

J'ai passé d'belles nuits à Ottawa

En te caressant, en te tenant dans mes bras

J'ai passé d'belles nuits à Toronto

Mais si j'me rappelle bien, ça fermait un p'tit peu trop tôt

Mais si j'me rappelle bien, ça fermait un p'tit peu trop tôt

Je suis un Hell's Angel à pied

Je roule à bille sur du papier

J'mange des hot-dogs mais j'bois du thé

Je suis un Satan's Choice raté

Pour faire comme les vrais robineux

J'm'achète de beaux vieux habits neufs

Je suis un bum de bonne famille

Quand j'vais à Main, j'mange des guédilles

Et quand je fonce vers la Lune

C'est ben assis en Volkswagen avec ma brune

J'aurais trop peur sur un chopper

Avec Aline pourvu qu'ça pine

Avec Thérèse fraise contre fraise

Faut pas qu'ça niaise

Si j'avais les ailes d'un ange

Je partirais pour Québec

Si j'avais des lumières sur mon bike

Je partirais pour Québec

Si j'avais plus de gazoline

Je monterais toutes les belles collines

Quand la noirceur sera venue

J'allumerais des lumières pour ma vue

Et je roule, roulerais dans la nuit

So when the twilight falls on the heights

I will light my light for my sight

Et je roule, roulerais dans la nuit

En rechantant ces jolies mélodies

J'ai passé d'belles nuits à Québec

En te caressant avec des beaux becs

J'ai passé d'belles nuits à Ottawa

En te caressant, en te tenant dans mes bras

J'ai passé d'belles nuits à Toronto

Mais si j'me rappelle bien, ça fermait un p'tit peu trop tôt

Mais si j'avais les ailes d'un ange

Je partirais pour Québec

Québec

Québec

Québec.


Les ailes d’un ange

Robert Charlebois

27 janvier

Tiens-toé ben, j’arrive !

Ah-ah-hé

Reviens

J'arrive


Tiens-toé bien, tiens-toé bien, tiens-toé ben, ben, ben, ben

Tiens-toé bien, tiens-toé bien, tiens-toé ben, ben, ben, ben

J'arrive


Tiens-toé bien, tiens-toé bien, tiens-toé ben, ben, ben, ben

Tiens-toé bien, tiens-toé bien, tiens-toé ben, ben, ben, ben

Me v'là!

Me v'là! Me v'là!


J'arrive

Reviens

Reviens

J'arrive


Tiens-toé bien, tiens-toé bien, tiens-toé ben, ben, ben, ben

Tiens-toé bien, tiens-toé bien, tiens-toé ben, ben, ben, ben

Bouge pas, bouge pas, j'arrive!


Reviens!

Reviens!

J'arrive!

Me v'là!

J'arrive!

Reviens!

Reviens!

J'arrive!


Tiens-toé bien, tiens-toé bien, tiens-toé ben, ben, ben, ben

Tiens-toé bien, tiens-toé bien, tiens-toé ben, ben, ben, ben

Bouge pas, j'arrive!


Reviens!

Reviens!

J'arrive!

Reviens!

Mais viens.


Tiens-toé ben, j’arrive !
Diane Dufresne

28 janvier

Les noms

Serge : Je ne sors jamais sans ça, c’est mon livre de chevet. C’est vrai, j’en lis une page par jour, j’apprends des choses extraordinaires. Alors pour vous faire part des découvertes que j’ai faites dans l’annuaire du téléphone de Montréal, je vais l’ouvrir au hasard.


Première découverte : c’est le nom le plus court du monde, qui est un nom bien québécois, bien de chez nous, c’est Guy Guay ! Guy Guay, Guy Guay ! T’as fait caca Guy Guay ? Vous savez qu’il y a plusieurs noms de famille à nous, les Québécois, qui sont des noms descriptifs, comme par exemple : Lebeau, Lebel, Labelle, Lecourt, Lefort, Lebon, Ledoux, Legrand, Legros et Lebœuf. On a aussi beaucoup de noms qui ont été influencés par la religion catholique, puisqu’on retrouve des Cardinal, L’Archevêque, Lévesque, Labbée, Desautels, Derome, Thivierge et Tibedeau. Il y a aussi les noms optimistes comme : Sanschagrin, L’Heureux, Beausoleil, Sansregret, Belhumeur, Lajoie, Lespérance et Lacharité.


Dans ce livre-là, croyez-le ou non, il y a cinq colonnes complètes de familles Larose, mais il y a seulement neuf familles Larosée. Dont, évidemment, Yvon Larosée, pompier. Incroyable, mais vrai, il y a aussi un certain docteur Latortue, il travaille à l’urgence.

Il y a aussi un monsieur qui s’appelle Yvon Lavallée, dentiste, mais c’est un hippie, il se laisse pousser les dents. Il y a le fameux gynécologue, le docteur Touchette. La célèbre corsetière, madame Jos Toussaint. Il y a aussi le nom d’une petite femme de chez nous qui est allée faire récemment son premier voyage à Paris France ; elle est allée aussi en Europe, elle voulait tout voir, je crois bien.


« Oh, elle dit Paris France, c’est une belle ville Paris France. La tour à “Iffel”, l’A.R.C. de triomphe. » Elle ne prend pas de chances, elle a bien aimé ça. « Mais, elle dit, les maudits Parisiens, sont-tu fatiquants ? Ils riaient de moi quand je leur disais mon nom. » Imaginez, la Québécoise à Paris, elle s’appelait Jeanne d’Arc Laflamme. Ils lui ont mis le feu...

Autre découverte, vous savez, il y a plusieurs artistes qui changent de nom pour faire du spectacle. Ainsi, Dominique Michel s’appelle en réalité Aimée Sylvestre. Monique Leyrac s’appelle Monique Tremblay ; Renée Claude s’appelle Renée Bélanger. Et puis il y a Rita Bibeau qui s’appelle Rita Bibeau. Faudrait lui dire. C’est elle qui joue dans Les Berger, c’est la mama burger... all dressed. Puis quand elle sourit, c’est la cheese burger.


Et finalement, dernière découverte, c’est les noms tout simplement étranges comme, par exemple : Linda Poitras. T’as fait caca Linda Poitras ? Parfait Phaneuf, t’es parfait Phaneuf ! Sept plus deux, ça Phaneuf ! Justin Trudeau (avec la voix de Pierre Trudeau) : « T’as fait caca Justin Trudeau ? » Antoinette Ouellette, « T’as fait caca Antoinette Ouellette ? » Il y a son frère aussi à Antoinette Ouellette, c’est un Franco-Ontarien, Willy Ouellette. L’autre jour, le niaiseux, il est allé aux objets perdus. Il avait perdu son wallet Willy Ouellette ! Louis Beauparlant, sourd et muet ; Noëlla Malbœuf, Agathe Mongrain, pauvre petite fille. Ça a mangé de la misère cette enfant-là. Si c’était rien que ça ! Pitou Laramée, Ti-Coune Allaire et le roi du bingo, Ti-cul Bessette.

-

Rita Bibeau est une actrice et chanteuse québécoise née à Montréal le 31 juillet 1925. Dans les années 1970, elle devient une vedette associée à l’image du canal 10 alors qu’elle fait tandem avec Yvan Ducharme dans le populaire téléroman de Marcel Cabay, Les Berger (1970-1978), qui se déroule dans un quartier populaire de Montréal.

-

Les noms
Serge Grenier, Les Cyniques

29 janvier

Lecture en vélocipède

c’est le temps unique qui m’outrage et m’allonge

m’arrondit me sonne incessamment

spectaculaire

plus phosphorescent

et me décolle en tous sens

aux ruses d’un cercle

je retourne provoquée

c’est toujours.


Lecture en vélocipède
Huguette Gaulin

30 janvier

Petit matin

Petit matin sans horizon

Petit café, fumées d'usines

Je r'garde le derrière des maisons

Les femmes sont à leurs cuisines

Y a des oiseaux qui s'font la cour

Sur les fils du Bell Téléphone

Et dans l'œil crevé de ma cour

Un Sept Quarante-Sept qui résonne

Il pousse un gros transformateur

Au cœur de ce qui fut un chêne

Sur la vitre je trace un cœur

Que la buée retient à peine

Le transistor hurle à la mort

Des airs à faire pendre un merle

Les enfants s'amusent dehors

Dans la sloche un collier de perles

Au hasard j'ouvre le journal

Crime passionnel rue Lacordaire

Paraît qu'ça va d'plus en plus mal

Pour les mangeurs de pommes de terre

Paraît aussi qu'le Président

S'amuse à jouer à la roulette

Entre deux annonces, à la page cent

Avec c'qui reste de la planète

Moi je m'en viens à mon piano

Je trouve cet air de ma grand'mère

Et pour les mots je mets l'phono

De mon p'tit matin solitaire

Dommage que ce soit si gris

J'aurais voulu dire autre chose

Faudrait recommencer la vie

Avant de rechanter les roses

Avant de rechanter les roses.


Petit matin
Sylvain Lelièvre

31 janvier

L’âme à la tendresse

Ce soir j'ai l'âme à la tendresse

Tendre tendre, douce douce

Ce soir j'ai l'âme à la tendresse

Tendre tendre, douce douce

Tresser avec vous ce lien et cette délicatesse

Vous mes amis d'hier et d'aujourd'hui

Cette amitié dans la continuité

Un mot un regard un silence un sourire une lettre

Françoise Allen Claire Patrick Kim Roland Réjean Louise

Et tous les autres que je ne saurai nommer

Vous êtes mes havres des soirs de détresse

La goutte d'eau qui fait jaillir la source ma lumière

Aujourd'hui pourtant je vous attends en vain, je vous espère

Que faites-vous j'appelle je tends les bras

Nos amitiés se sont-elles évanouies?

Peut-être n'avons-nous plus rien à nous dire je chavire

Pourtant nous savons que la vie est plus forte que la mort

Le désespoir a dit son dernier mot

Permettez-moi de vous aimer toujours

Riches de nos secrets j'attendrai j'attendrai

J'attendrai j'attendrai j'attendrai j'attendrai

Les amitiés nouvelles.


L’âme à la tendresse

Pauline Julien


Février
  • Accueil
  • Décembre
  • Janvier
  • Janvier (suite)
  • Février
  • Février (suite)
  • Mars

Du solstice d'hiver à la Saint-Jean-Baptiste

Copyright © 2025 Du solstice d'hiver à la Saint-Jean-Baptiste - Tous droits réservés

Optimisé par

Ce site utilise des cookies

Nous utilisons des cookies pour analyser le trafic du site Web et optimiser l’expérience de votre site Web. En acceptant notre utilisation de cookies, vos données seront agrégées avec toutes les autres données de l’utilisateur.

J'accepte