Du solstice d’hiver jusqu'à la Saint-Jean-Baptiste, un texte de chanson, je vous livre un extrait d'une pièce de théâtre, de littérature ou d'un film, tous provenant du grand patrimoine culturel québécois afin que les paroles de nos artistes voyagent partout dans nos têtes et nos cœurs.
Cependant la rue Saint-Laurent se pacifie ; elle est même plus calme qu’à l’ordinaire car on a dérouté les automobilistes sur les petites rues parallèles. Les automobilistes pensent à un incendie et font le détour. Un incendie qui brûle à froid ; on y gèle les ennemis du Pacte de l’Atlantique-Nord, une bande d’hurluberlus qui ne savent pas très bien de quoi il s’agit. Ils sont communistes en Russie et ça s’adonne que la rue Saint-Laurent ne passe pas à Moscou. On va leur apprendre la géographie.
Par l’intervalle des pantalons des policiers, sous l’ogive de trois fourches, je vois un Monsieur costumé, celui-là, que j’avais aperçu déjà déambulant et fort affairé, je vois le sergent Melançon revenir, marchant avec ostentation au milieu de la chaussée : il est allé se faire coller un petit pansement sur la joue pour que la police ne reste pas indemne et qu’elle ait, elle aussi, ses blessés, ses martyrs. Et puis, voici : je ne suis plus seul. Il y avait de la place pour deux dans mon fameux sanctuaire.
Extrait du livre : Les confitures de coings
Jacques Ferron
Pensez-vous quelquefois à ces temps glorieux
Où seuls, abandonnés par la France leur mère,
Nos aïeux défendaient son nom victorieux
Et voyaient devant eux fuir l’armée étrangère?
Regrettez-vous encor ces jours de Carillon,
Où, sous le drapeau blanc enchaînant la victoire,
Nos pères se couvraient d’un immortel renom,
Et traçaient de leur glaive une héroïque histoire?
Regrettez-vous ces jours où, lâchement vendus
Par le faible Bourbon qui régnait sur la France,
Les héros canadiens, trahis, mais non vaincus,
Contre un joug ennemi se trouvaient sans défense?
D’une grande épopée ô triste et dernier chant
Où la voix de Lévis retentissait sonore,
Plein de hautes leçons ton souvenir touchant
Dans nos cœurs oublieux sait-il régner encore?
Montcalm était tombé comme tombe un héros,
Enveloppant sa mort dans un rayon de gloire,
Au lieu même où le chef des conquérants nouveaux,
Wolfe, avait rencontré la mort et la victoire.
Dans un effort suprême en vain nos vieux soldats
Cueillaient sous nos remparts des lauriers inutiles;
Car un roi sans honneur avait livré leurs bras,
Sans donner un regret à leurs plaintes stériles.
De nos bords s’élevaient de longs gémissements,
Comme ceux d’un enfant qu’on arrache à sa mère;
Et le peuple attendait plein de frémissements,
En implorant le ciel dans sa douleur amère,
Le jour où pour la France et son nom triomphant
Il donnerait encore et son sang et sa vie;
Car, privé des rayons de ce soleil ardent,
Il était exilé dans sa propre patrie.
Extrait du poème Le drapeau de Carillon
Octave Crémazie, janvier 1858
INT. CLASSE DE SOEUR LISE - JOUR
Devant une classe d'une vingtaine d'élèves de 15-16 ans, sœur Lise expose ses objectifs en ce début de nouvelle année.
SOEUR LISE
1967 sera pour le Québec une grande année. D’ici quelques mois, nous accueillerons à Montréal des millions de visiteurs pour l'Exposition universelle, Terre des Hommes. On doit beaucoup à l'homme qui a écrit ce roman. Quelqu'un peut-t-il me nommer cet écrivain?
Marie-Louise Thompson lève la main.
MARIE-LOUISE
Antoine de Saint-Exupéry.
SOEUR LISE
Pourquoi Terre des hommes? Saint-Exupéry était un grand visionnaire qui envisageait que tous les peuples de la terre fraternisent un jour. C’était un aviateur extraordinaire qui imaginait un lieu de paix où il n'y aurait ni guerre, ni haine. C’est comme ça, qu’il soit disparu, en plein ciel pour aller rejoindre tout là-haut...
CAROLE
(moqueuse)
Le petit Jésus.
La classe part à rire.
SOEUR LISE
Le Petit Prince.
(Regarde sa classe et brise la poésie du moment.)
...Et ce grand écrivain était doué d'une parfaite maîtrise de la langue française.
CAROLE LEPAGE
Y est arrivé.
Les filles se lèvent et se précipitent aux fenêtres.
Rue principale, deux hommes costauds débarquent d'un camion de déménagement un piano à queue noir. En plein centre, mère Augustine dirige les opérations comme un maître de chantier.
Soeur Lise, frustrée, fixe les pupitres vides.
SOEUR LISE
(pour elle-même)
Il n'y en a que pour la musique dans cette école.
CAROLE LEPAGE
(à soeur Lise)
Vous jouez pas d'instrument vous?
SOEUR LISE
L'orgue le plus majestueux qui soit, mademoiselle Lepage…
Surprises, toutes les filles se retournent.
SOEUR LISE
(lumière dans ses yeux)
...la langue française.
Extrait du film : La Passion d'Augustine
Idée originale, scénario et dialogues Marie Vien
Coscénariste et réalisatrice Léa Pool
Nous aurons des corbeilles pleines
De roses noires pour tuer la haine
Des territoires coulés dans nos veines
Et des amours qui valent la peine
Nous aurons tout ce qui nous manque
Des feux d'argent aux portes des banques
Des abattoirs de millionnaire
Des réservoirs d'années-lumière
(Nous aurons des corbeilles pleines
De roses noires pour tuer la haine
Des territoires coulés dans nos veines
Et des amours qui valent la peine)
(Nous aurons tout ce qui nous manque
Des feux d'argent aux portes des banques
Des abattoirs de millionaire
Des réservoirs d'années-lumière)
Et s'il n'y a pas de lune
(Nous en ferons une)
Auteurs-compositeurs : Richard Desjardins, Jean Derome
Juste avant d’fermer la porte
J’me d’mandais c’que j’oubliais
J’ai touché à toutes mes poches
Pour comprendre que c’qui m’manquait
C’était ni ma guitare
Ni un quelconque médicament
Pour soulager quelques souffrances
Ou pour faire passer le temps
Pis tout au long de l’escalier
Que j’ai descendu lentement
Parce que sans raison j’aurais r’monté
Parce que sans raison j’allais devant
J’étais tout à l’envers
Parce que c’qui m’manquait
C’t’ait par en-dedans
J’me sentais seul comme une rivière
Abandonnée par des enfants
Et pis le temps prenait son temps
Prenait le mien sur son chemin
Sans s’arrêter, sans m’oublier
Sans oublier de m’essouffler
Y a pas longtemps j’étais petit
Me voilà jeune mais plutôt grand
Assez pour voir que l’on vieillit
Même en amour, même au printemps
Alors voilà je me décris
Dans une drôle de position
Les yeux pochés et le bedon
La bière s’ra pas la solution
J’aimerais plutôt que cette chanson
Puisque c’est de ma vie qu’il est question
Finisse un soir dans ma maison
Sur un bel air d’accordéon
Pis les enfants c’est pas vraiment, vraiment méchants
Ça peut mal faire ou faire mal de temps en temps
Ça peut cracher, ça peut mentir, ça peut voler
Au fond, ça peut faire tout c’qu’on leur apprend
Mais une belle fin à cette chanson
M’impose de dire c’que j’aurais dit
Si j’avais pas changé d’avis
Sur le pourquoi de mes ennuis
Ben oui, j’allais pour me sauver
Vous dire comment faut être indépendant
Des sentiments de ceux qu’on aime
Pour sauver l’monde et ses problèmes
Qu’il fallait surtout pas pleurer
Qu’à l’autre chanson j’m’étais trompé
Comme si l’amour pouvait m’empêcher
De donner mon temps aux pauvres gens
Mais les héros c’est pas gratis
Ça s’trompe jamais, c’t’indépendant
La gloire paye pour les sacrifices
Le pouvoir soulage leurs tourments
Mais oui, c’est vous qui auriez pleuré
Avec c’que j’aurais composé
C’est une manière de s’faire aimer
Quand ceux qu’on aime veulent pas marcher
J’les ai boudés, y ont pas mordu
J’les ai quittés, y ont pas bougé
J’me sus fait peur, j’me sus tordu
Quand j’ai compris chu r’venu
J’les ai boudés, y ont pas mordu
J’les ai quittés, y ont pas bougé
J’me sus fait peur, j’me sus tordu
Quand j’ai compris chu r’venu
Quand j’ai compris que j’faisais
Un très très grand détour
Pour aboutir seul dans un escalier
J’vous apprends rien quand j’dis
Qu’on est rien sans amour
Pour aider l’monde faut savoir être aimé
J’vous apprends rien quand j’dis
Qu’on est rien sans amour
Pour aider l’monde faut savoir être aimé.
L’escalier
Paul Piché
La scène est encore au noir, lorsqu’on entend des applaudissements nourris.
Un simple faisceau lumineux apparaît en douche, dessinant un cercle à l’avant-scène, au centre, tout juste derrière la boîte de souffleur. Robert, en complet trois pièces noir, chemise blanche à col ouvert et chaussures de cuir noir, entre de la coulisse à cour et se place au centre du cercle lumineux, la main gauche dans la poche de son pantalon. Les applaudissements cessent. Un faisceau lumineux braqué sur Robert en contre-plongée crée sur la surface verticale derrière lui une ombre plus grande que nature. Il est immobile.
De part et d’autre du mur arrière est projetée la même image : NUIT DE LA POÉSIE 40e ANNIVERSAIRE.
Après un moment, Robert sort du cercle lumineux où il avait pris place et se dirige à l’avant-scène, côté cour. Son ombre, quant à elle, n’a pas bougé. Elle apparaît toujours au même endroit, animée de mouvements à peine perceptibles. Il s’adresse au public, prenant à témoin son ombre comme s’il s’agissait d’un film d’archives.
Environ une minute avant d’entrer en scène, je me suis posé la question que tout le monde se pose en pareilles circonstances. « Mais que diable suis-je venu faire dans cette galère ? Pourquoi ai-je accepté encore une fois de me mettre en danger comme ça ? »
Quand j’ai mis les pieds sur scène, j’ai immédiatement eu ma réponse.
C’était certainement pas pour l’immense privilège et l’honneur d’avoir à réciter ce poème mythique, mais plutôt pour tenter d’épater la galerie qui ce soir-là était composée de gens des milieux politique et culturel et du monde des médias. Y avait des représentants du gouvernement fédéral, des représentants du gouvernement provincial, des gens de l’Hôtel de ville de Montréal, des gens du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec, un ex-membre du FLQ, qui chaque jeudi traverse le pont Pierre-Laporte pour aller donner son cours de science politique à l’Université Laval, un journaliste du journal Le Devoir dont la chronique paraît le mardi matin, quand Le Devoir est composé de quatre pages pliées en deux pour faire semblant qu’il y en a huit et qui est probablement même pas au fait que Henri Bourassa, le fondateur du journal Le Devoir, s’était lui-même fait crier « Speak white ! » quand il avait voulu s’exprimer en français à la Chambre des communes en 1889, et toute une écurie d’anciens baba-cool qui « étaient là, à l’époque » mais qui sont tous arrivés en retard parce qu’ils arrivaient pas à trouver de stationnement sur René-Lévesque pour leur 4x4 de l’année dont la plaque d’immatriculation dit « Québec, je me souviens ».
Je me souviens de quoi au juste ? !
Alors, je me suis dit que j’étais pas digne, moi, de réciter ces mots-là. Pas plus que les gens dans la salle ce soir-là étaient dignes de les entendre. Et je me suis dit que je savais pas de quoi j’avais hérité, au juste, de mon père mais que c’était certainement pas de sa grande humilité. Et que la facture de 465 $, que je sentais dans ma poche gauche, que m’avait coûté mon voyage en taxi de Québec à Montréal pour participer à cet événement-là, que j’ai payée pratiquement sans regarder, aurait représenté pour lui un mois et demi de salaire. Et que dans un contexte comme celui-ci, seulement quelqu’un comme lui aurait eu le droit de dire ces mots-là.
Il regagne sa place dans le cercle lumineux, adoptant la posture exacte qu’il avait avant d’en sortir.
Speak white…
Extrait de : 887
THÉÂTRE
Robert Lepage
Si j'avais les ailes d'un ange
Je partirais pour Québec
Si j'avais des lumières sur mon bike
Je partirais pour Québec
Si j'avais plus de gazoline
Je monterais toutes les belles collines
Quand la noirceur sera venue
J'allumerais des lumières pour ma vue
Et je roule, roulerais dans la nuit
En chantant ces jolies mélodies
J'ai passé d'belles nuits à Québec
En te caressant avec des beaux becs
J'ai passé d'belles nuits à Ottawa
En te caressant, en te tenant dans mes bras
J'ai passé d'belles nuits à Toronto
Mais si j'me rappelle bien, ça fermait un p'tit peu trop tôt
Mais si j'me rappelle bien, ça fermait un p'tit peu trop tôt
Je suis un Hell's Angel à pied
Je roule à bille sur du papier
J'mange des hot-dogs mais j'bois du thé
Je suis un Satan's Choice raté
Pour faire comme les vrais robineux
J'm'achète de beaux vieux habits neufs
Je suis un bum de bonne famille
Quand j'vais à Main, j'mange des guédilles
Et quand je fonce vers la Lune
C'est ben assis en Volkswagen avec ma brune
J'aurais trop peur sur un chopper
Avec Aline pourvu qu'ça pine
Avec Thérèse fraise contre fraise
Faut pas qu'ça niaise
Si j'avais les ailes d'un ange
Je partirais pour Québec
Si j'avais des lumières sur mon bike
Je partirais pour Québec
Si j'avais plus de gazoline
Je monterais toutes les belles collines
Quand la noirceur sera venue
J'allumerais des lumières pour ma vue
Et je roule, roulerais dans la nuit
So when the twilight falls on the heights
I will light my light for my sight
Et je roule, roulerais dans la nuit
En rechantant ces jolies mélodies
J'ai passé d'belles nuits à Québec
En te caressant avec des beaux becs
J'ai passé d'belles nuits à Ottawa
En te caressant, en te tenant dans mes bras
J'ai passé d'belles nuits à Toronto
Mais si j'me rappelle bien, ça fermait un p'tit peu trop tôt
Mais si j'avais les ailes d'un ange
Je partirais pour Québec
Québec
Québec
Québec.
Les ailes d’un ange
Robert Charlebois
Ah-ah-hé
Reviens
J'arrive
Tiens-toé bien, tiens-toé bien, tiens-toé ben, ben, ben, ben
Tiens-toé bien, tiens-toé bien, tiens-toé ben, ben, ben, ben
J'arrive
Tiens-toé bien, tiens-toé bien, tiens-toé ben, ben, ben, ben
Tiens-toé bien, tiens-toé bien, tiens-toé ben, ben, ben, ben
Me v'là!
Me v'là! Me v'là!
J'arrive
Reviens
Reviens
J'arrive
Tiens-toé bien, tiens-toé bien, tiens-toé ben, ben, ben, ben
Tiens-toé bien, tiens-toé bien, tiens-toé ben, ben, ben, ben
Bouge pas, bouge pas, j'arrive!
Reviens!
Reviens!
J'arrive!
Me v'là!
J'arrive!
Reviens!
Reviens!
J'arrive!
Tiens-toé bien, tiens-toé bien, tiens-toé ben, ben, ben, ben
Tiens-toé bien, tiens-toé bien, tiens-toé ben, ben, ben, ben
Bouge pas, j'arrive!
Reviens!
Reviens!
J'arrive!
Reviens!
Mais viens.
Tiens-toé ben, j’arrive !
Diane Dufresne
Serge : Je ne sors jamais sans ça, c’est mon livre de chevet. C’est vrai, j’en lis une page par jour, j’apprends des choses extraordinaires. Alors pour vous faire part des découvertes que j’ai faites dans l’annuaire du téléphone de Montréal, je vais l’ouvrir au hasard.
Première découverte : c’est le nom le plus court du monde, qui est un nom bien québécois, bien de chez nous, c’est Guy Guay ! Guy Guay, Guy Guay ! T’as fait caca Guy Guay ? Vous savez qu’il y a plusieurs noms de famille à nous, les Québécois, qui sont des noms descriptifs, comme par exemple : Lebeau, Lebel, Labelle, Lecourt, Lefort, Lebon, Ledoux, Legrand, Legros et Lebœuf. On a aussi beaucoup de noms qui ont été influencés par la religion catholique, puisqu’on retrouve des Cardinal, L’Archevêque, Lévesque, Labbée, Desautels, Derome, Thivierge et Tibedeau. Il y a aussi les noms optimistes comme : Sanschagrin, L’Heureux, Beausoleil, Sansregret, Belhumeur, Lajoie, Lespérance et Lacharité.
Dans ce livre-là, croyez-le ou non, il y a cinq colonnes complètes de familles Larose, mais il y a seulement neuf familles Larosée. Dont, évidemment, Yvon Larosée, pompier. Incroyable, mais vrai, il y a aussi un certain docteur Latortue, il travaille à l’urgence.
Il y a aussi un monsieur qui s’appelle Yvon Lavallée, dentiste, mais c’est un hippie, il se laisse pousser les dents. Il y a le fameux gynécologue, le docteur Touchette. La célèbre corsetière, madame Jos Toussaint. Il y a aussi le nom d’une petite femme de chez nous qui est allée faire récemment son premier voyage à Paris France ; elle est allée aussi en Europe, elle voulait tout voir, je crois bien.
« Oh, elle dit Paris France, c’est une belle ville Paris France. La tour à “Iffel”, l’A.R.C. de triomphe. » Elle ne prend pas de chances, elle a bien aimé ça. « Mais, elle dit, les maudits Parisiens, sont-tu fatiquants ? Ils riaient de moi quand je leur disais mon nom. » Imaginez, la Québécoise à Paris, elle s’appelait Jeanne d’Arc Laflamme. Ils lui ont mis le feu...
Autre découverte, vous savez, il y a plusieurs artistes qui changent de nom pour faire du spectacle. Ainsi, Dominique Michel s’appelle en réalité Aimée Sylvestre. Monique Leyrac s’appelle Monique Tremblay ; Renée Claude s’appelle Renée Bélanger. Et puis il y a Rita Bibeau qui s’appelle Rita Bibeau. Faudrait lui dire. C’est elle qui joue dans Les Berger, c’est la mama burger... all dressed. Puis quand elle sourit, c’est la cheese burger.
Et finalement, dernière découverte, c’est les noms tout simplement étranges comme, par exemple : Linda Poitras. T’as fait caca Linda Poitras ? Parfait Phaneuf, t’es parfait Phaneuf ! Sept plus deux, ça Phaneuf ! Justin Trudeau (avec la voix de Pierre Trudeau) : « T’as fait caca Justin Trudeau ? » Antoinette Ouellette, « T’as fait caca Antoinette Ouellette ? » Il y a son frère aussi à Antoinette Ouellette, c’est un Franco-Ontarien, Willy Ouellette. L’autre jour, le niaiseux, il est allé aux objets perdus. Il avait perdu son wallet Willy Ouellette ! Louis Beauparlant, sourd et muet ; Noëlla Malbœuf, Agathe Mongrain, pauvre petite fille. Ça a mangé de la misère cette enfant-là. Si c’était rien que ça ! Pitou Laramée, Ti-Coune Allaire et le roi du bingo, Ti-cul Bessette.
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Rita Bibeau est une actrice et chanteuse québécoise née à Montréal le 31 juillet 1925. Dans les années 1970, elle devient une vedette associée à l’image du canal 10 alors qu’elle fait tandem avec Yvan Ducharme dans le populaire téléroman de Marcel Cabay, Les Berger (1970-1978), qui se déroule dans un quartier populaire de Montréal.
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Les noms
Serge Grenier, Les Cyniques
c’est le temps unique qui m’outrage et m’allonge
m’arrondit me sonne incessamment
spectaculaire
plus phosphorescent
et me décolle en tous sens
aux ruses d’un cercle
je retourne provoquée
c’est toujours.
Lecture en vélocipède
Huguette Gaulin
Petit matin sans horizon
Petit café, fumées d'usines
Je r'garde le derrière des maisons
Les femmes sont à leurs cuisines
Y a des oiseaux qui s'font la cour
Sur les fils du Bell Téléphone
Et dans l'œil crevé de ma cour
Un Sept Quarante-Sept qui résonne
Il pousse un gros transformateur
Au cœur de ce qui fut un chêne
Sur la vitre je trace un cœur
Que la buée retient à peine
Le transistor hurle à la mort
Des airs à faire pendre un merle
Les enfants s'amusent dehors
Dans la sloche un collier de perles
Au hasard j'ouvre le journal
Crime passionnel rue Lacordaire
Paraît qu'ça va d'plus en plus mal
Pour les mangeurs de pommes de terre
Paraît aussi qu'le Président
S'amuse à jouer à la roulette
Entre deux annonces, à la page cent
Avec c'qui reste de la planète
Moi je m'en viens à mon piano
Je trouve cet air de ma grand'mère
Et pour les mots je mets l'phono
De mon p'tit matin solitaire
Dommage que ce soit si gris
J'aurais voulu dire autre chose
Faudrait recommencer la vie
Avant de rechanter les roses
Avant de rechanter les roses.
Petit matin
Sylvain Lelièvre
Ce soir j'ai l'âme à la tendresse
Tendre tendre, douce douce
Ce soir j'ai l'âme à la tendresse
Tendre tendre, douce douce
Tresser avec vous ce lien et cette délicatesse
Vous mes amis d'hier et d'aujourd'hui
Cette amitié dans la continuité
Un mot un regard un silence un sourire une lettre
Françoise Allen Claire Patrick Kim Roland Réjean Louise
Et tous les autres que je ne saurai nommer
Vous êtes mes havres des soirs de détresse
La goutte d'eau qui fait jaillir la source ma lumière
Aujourd'hui pourtant je vous attends en vain, je vous espère
Que faites-vous j'appelle je tends les bras
Nos amitiés se sont-elles évanouies?
Peut-être n'avons-nous plus rien à nous dire je chavire
Pourtant nous savons que la vie est plus forte que la mort
Le désespoir a dit son dernier mot
Permettez-moi de vous aimer toujours
Riches de nos secrets j'attendrai j'attendrai
J'attendrai j'attendrai j'attendrai j'attendrai
Les amitiés nouvelles.
L’âme à la tendresse
Pauline Julien
Du solstice d'hiver à la Saint-Jean-Baptiste
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